Un marginal biblique
Samson, le nazir
Vladimir Jabotinsky
traduit du russe par Luba Jurgenson
Éditions des Syrtes, 2008
(par Françoise Genevray)
Le lecteur français connaît peu Vladimir Jabotinsky (1880-1940), journaliste et nouvelliste natif d'Odessa. Après Les Cinq, dont la traduction par J. Imbert (2006) obtint une mention du prix Russophonie, voici avec Samson, le nazir son premier roman, publié en 1925. Il s'agit d'un volet, le seul finalement écrit, d'une trilogie prévue sur Jacob, Samson et David. Le nazir (la racine du mot hébreu signifie « séparer ») est un homme lié par un vœu qui le consacre à Dieu et qui lui impose une vie à part faite d'abstinence. Samson, juge en terre de Dan, porte une «tignasse » hirsute et des tresses qui ne sont pas le siège de sa vigueur physique, mais l'insigne de cette pureté rituelle. Jabotinsky tire du Livre des Juges le cadre général ainsi que les principaux épisodes relatifs à Samson, y compris la mâchoire d'âne brandie pour frapper l'ennemi et la monumentale porte en fer arrachée aux murailles de Gaza. Son roman traite ces données de manière à la fois libre et fidèle.