Inacessible à la lumière du dedans
La nudité ne dévoile pas une femme émue
Carole Forget
L’hexagone, coll. « L’appel des mots », 2008
(par Madeline Roth)
« d’une place à l’autre
toujours marchant vers la suivante
nous allons méconnaissables
il manque la photo
que les passants prendraient de nous
en suspens
dans l’entre-deux qui fait périr
un peu moins rapidement »
La nudité ne dévoile pas une femme émue est le troisième recueil de poésie de Carole Forget. Après Elle habite une metropolis (Editions David, 2002) et Comme si le vide avait un lieu (sur des photographies de l’artiste Melvin Charney, Editions du Passage, 2006), l’auteure s’interroge sur les signes, les objets, les photographies, le dehors, le regard. Sur ces choses qui répondent à un besoin de confirmation de ce que l’on vit. Les signes que l’on attend de notre présence auprès de l’autre. « Dans cet état de fragilité et de perte de références par rapport au monde extérieur, le regard et la photographie se présentent tout spécialement comme des preuves pouvant servir de points d’orientations ».