Le dernier des punks
Cassé (Kurt Cobain)
Christophe Paviot
Naïve, 2008
(par Blandine Longre)
« J’ai pas choisi mais la douleur est ma seule vérité. »
S’inspirant d’une figure musicale culte tout en la faisant autre, lui conférant une humanité que le personnage public n’aura jamais acquise à nos yeux d’individus (fans ou non) lambdas, Cassé (Kurt Cobain) se présente comme un objet romanesque nécessairement hybride, entre fausse autobiographie sur le mode du renversement et vrai roman hommage ; un parcours éclair, chaotique et poignant, de ceux qui prennent par surprise et broient tout sur leur passage, en particulier les cadres conventionnels de ce que nous entendons habituellement par « fiction ».
Aussi, il serait vain de chercher à démêler le vrai du faux, de croire qu’on trouvera dans ce récit abrupt des éclairages et des données biographiques exacts (hormis la discographie, fidèle à la réalité – même si les morceaux mentionnés ne font l’objet que d’enregistrements amateurs au cours du roman) ou de s’imaginer que la figure de Cobain peut se réduire à ce que le personnage Cobain nous dit de lui.