Nous aimons avec un cerveau d’enfant
Pourquoi nous aimons les femmes
de Mircea Cartarescu,
Nouvelles traduites du roumain par Laure Hinckel
Denoël, 2008
(par Jean-Pierre Longre)
Pourquoi, vraiment ? Peut-on répondre autrement que par la pirouette finale qui, entre autres merveilleuses raisons, clôt le livre : « Parce qu’elle sont des femmes, parce qu’elles ne sont pas des hommes, et rien d’autre » ? Dans cas, le double « parce que », et même le « rien d’autre » sont développés par anticipation, illustrés par l’expérience, dans les vingt nouvelles qui précèdent.
Ces vingt nouvelles mettent scène, dans le style métaphorique et saisissant de Cartarescu, des rencontres inoubliables, telle celle de cette « jeune Noire » qui « n’était pas belle, mais […] représentait l’exacte image sensible de la beauté » et qui fascine tout un wagon du métro de San Francisco, ou celle de la « Bombe en or », sorte de déesse antique et mythique, image de « l’idéal de beauté de presque toute l’humanité », fixant le regard dévorant des hommes et des femmes nus rassemblés sur une petite plage d’été.