Esquisses funéraires
Salogi’s de Barlen Pyamootoo - Éditions de l’Olivier, 2008
(par Nicolas Cavaillès)
« J’entends encore nos cris de détresse et les menaces de mon père, puis ma mère qui lui a dit d’une voix blanche de ne pas nous frapper, que le monde était assez cruel comme ça […] »
Avec deux extraordinaires romans (Bénarès, et Le Tour de Babylone), et un film (Bénarès, premier film mauricien), Barlen Pyamootoo semblait mener à merveille sa barque poétique et tranquille : « tout était bien », comme il l’écrit poliment dans Salogi’s – jusqu’à ce que la mort ne vînt accidentellement enlever Salogi, la mère du romancier.
C’est à elle qu’il consacre son troisième roman, fort différent des deux premiers, troquant l’errance géographique pour un parcours biographique, pour un voyage dans le temps et pour une déclaration proustienne d’amour à la mère, doucement encadrée dans la misère de l’île Maurice, loin des clichés touristiques comme de tout exotisme.