D'amour et de mort
Danse macabre
Bozorg Alavi
traduit du persan par Renaud Salins
L'Aube, 2004
(par Blandine Longre)
Bozorg Alavi, comme nombre de ses compatriotes iraniens, a préféré l'exil à la censure et à l'enfermement ; en 1953, l'écrivain part pour l'Allemagne, terre d'accueil où il s'éteindra quelque quarante années plus tard. C'est pourquoi les textes que contient ce recueil (les premiers à paraître en français) prennent des teintes occidentales tenaces et l'atmosphère parfois tchékhovienne qui s'en dégage y est tout à la fois étonnante et délicieuse. On se surprend à apprécier le classicisme de chacune des nouvelles — qui rappellent les œuvres de nombreux auteurs japonais de la première moitié du XXe siècle (eux aussi avaient emprunté à la littérature européenne, dès les débuts de l'ère Meiji, tels Akutagawa - certains des thèmes amoureux qu'il développe se retrouvent dans les nouvelles de Bozorg Alavi - ou Kafû, chantre du naturalisme japonais, influencé entre autres par Maupassant).